Au lendemain d’une élection présidentielle marquée par une victoire écrasante du général Oligui Nguema, cette critique interroge le sens politique du plébiscite au Gabon et les conditions qui rendent possible une telle unanimité électorale.
S’inspirant d’une intuition d’Épicure, reprise avec force par Hannah Arendt dans Eichmann à Jérusalem, le philosophe camerounais Eboussi Boulaga (1992) nous rappelle que l’absence de pensée est, avant tout, un problème politique. Penser, ce n’est pas (…)
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Idées
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Gabon - Par-delà l’insouciance joyeuse : Élection « Canada dry » et plébiscite
7 mai, par B. L. DOUKAGA -
Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo victimes d’une terreur d’État
7 mai, par Jocksy Andrew Ondo-LouembaDepuis le 30 août 2023, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin vivent un véritable calvaire, plongés dans l’ombre d’un système répressif où l’inhumanité semble régner en maître. Enfermés dans des conditions effroyables, pris au piège d’une justice qui n’est rien d’autre qu’un masque derrière lequel se cache la barbarie, ils sont les victimes d’un État qui préfère la violence au respect des droits humains.
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Dépasser la diversion xénophobe : le Gabon pris au piège d’un faux patriotisme
28 avril, par B. L. DOUKAGAAu Gabon, comme ailleurs en Afrique, la xénophobie se dissimule souvent sous le masque du patriotisme. On dresse des murs contre le petit commerçant nigérian, on traque le chauffeur camerounais, on stigmatise le vulcanisateur béninois, on moque le boutiquier malien et l’artisan sénégalais — tout cela au nom de la préséance des nationaux. Pendant ce temps, les multinationales étrangères, véritables prédatrices des ressources nationales, prospèrent en toute impunité, protégées par les élites (…)
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Quand le discours devient suspect : entre méfiance populaire et effacement du débat
16 avril, par B. L. DOUKAGAAlors que la méfiance envers les discours politiques semble s’intensifier, notamment au Gabon, l’éloquence est de plus en plus perçue comme un artifice, voire une manœuvre suspecte. Mais que perd la démocratie quand elle relègue la parole au second plan ? En interrogeant la tendance actuelle à opposer action et discours, cet article plaide pour une réhabilitation critique de la parole politique, sans naïveté ni élitisme, mais dans l’exigence d’une transparence véritable.
Disons-le (…) -
Brice Clotaire Oligui Nguema ne sera jamais un président légitime
14 avril, par Daniel MengaraDerrière la façade d’une élection saluée par le régime, se cache une vaste entreprise de manipulation électorale. Une victoire préparée d’avance n’a ni valeur, ni légitimité.
Alors que certains médias et réseaux sociaux s’enflamment autour de ce qu’ils qualifient de « victoire écrasante » de Brice Clotaire Oligui Nguema, il est impératif de rappeler une vérité fondamentale : une victoire fabriquée n’est jamais une victoire légitime.
Certains partisans d’Oligui Nguema, dans une euphorie (…) -
Vénération et éblouissement politique : une marche vers l’autoritarisme ?
8 avril, par InvitéDe l’URSS de Staline aux régimes contemporains, en passant par les discours hypnotiques de figures politiques ou religieuses, l’Histoire nous enseigne les signes avant-coureurs de la dérive autoritaire. Le culte de la personnalité et le contrôle des médias en sont deux indices majeurs. Le regard de l’historien nous invite à la lucidité.
De l’URSS de Staline aux régimes contemporains, en passant par les discours hypnotiques de figures politiques ou religieuses, l’Histoire nous enseigne les (…) -
Oligui Nguema et le culte de la personnalité : grossier et dangereux pour les libertés fondamentales à l’approche d’une élection décisive pour la Res publica.
8 avril, par InvitéDans une réflexion mêlant érudition historique et regard critique sur l’actualité politique gabonaise, Jean Mariolle Kombila Yebe, docteur en Histoire et spécialiste des idées politiques, interroge les mécanismes et les dangers du culte de la personnalité. De la Rome impériale à l’époque contemporaine, de Caligula à Oligui Nguema, l’auteur retrace les filiations inquiétantes de la propagande autoritaire, soulignant comment la glorification démesurée d’un dirigeant peut éroder les libertés (…)
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« Chaque ministre dans sa localité » - Détour tribal et esprit républicain
8 avril, par B. L. DOUKAGALe 18 aout 2024, le porte-parole du CTRI prononçait la 64e oukase de cette première année de transition. Chose bien curieuse, celle-ci portait sur le lieu de vacance des membres du gouvernement : « conformément à l’instruction donnée par le Président de la République lors du dernier conseil des ministres qu’ils sont autorisés à bénéficier d’une semaine de vacances. Toutefois, il est rappelé à l’ensemble des membres du gouvernement que les jours de congés qui leur sont accordés doivent être (…)
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Débrouillardise entrepreneuriale - le « sauve-qui-peut » érigé en politique publique !
26 avril 2024, par B. L. DOUKAGAEn début d’année 2023, paraissait un essai intitulé Le mythe de l’entrepreneur. Défaire l’imaginaire de la Silicon Valley (Éditions la Découverte). Partant de l’observation que l’entrepreneur est souvent présenté sous les traits du génie, c’est-à-dire une sorte d’individu habité par la grâce, quelqu’un qui produit sans être lui-même le produit de quoique ce soit, Anthony Galluzzo y analyse la structuration narrative du discours héroïques sur l’entrepreneur, discours au bout duquel la mise en (…)
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Lettre ouverte aux Gabonaises et Gabonais !
26 avril 2024, par B. L. DOUKAGACher(e)s compatriotes, Cher(e)s ami(e)s du Gabon, Mesdames, Messieurs, Du haut de nos certitudes, nous avons jugé, souvent de façon anachronique, nos prédécesseurs qui, hier avec les armes qui étaient les leurs, ont lutté contre le régime colonial, puis néocolonial. Par souci de pureté morale, nos traumatismes du passé nous ont fait répandre le soupçon de corruption sur toutes les initiatives politiques. Sans aucun ménagement, même quand elles étaient de bonne foi, nous n’avons pas (…)